Développement durable

Madame le Maire, chers collègues,

La présentation du rapport « développement durable » est devenue un rendez-vous récurrent pour rendre compte de nos politiques publiques mises en œuvre dans le domaine, un temps fort pour mettre en avant les acteurs engagés dans le défi de la transition et l’exemplarité de notre collectivité pour réduire son empreinte environnementale. L’urgence climatique est en effet bien là. L’exemple des réfugiés climatiques est symptomatique de cette urgence. Il y a aujourd’hui dans le monde davantage de réfugiés climatiques que de réfugiés de guerre. Quelque 83 millions de réfugiés climatiques ont ainsi été recensés entre 2011 et 2014. Ce sont par ailleurs les plus démunis qui sont le plus durement frappés par le changement climatique. Le défi auquel nous sommes maintenant confrontés consiste donc à éviter que le dérèglement du climat ne plonge dans l’extrême pauvreté des dizaines de millions d’êtres humains supplémentaires et accroisse les inégalités à Nantes, en France et dans le monde.

Dans ce contexte, permettez-moi d’illustrer nos politiques volontaristes par deux exemples concrets, tout d’abord, avec le volet préventif, et cela a été évoqué, de la lutte contre la précarité énergétique, qui s’est renforcée. L’Association nantaise d’aide familiale met ainsi en œuvre, à Nantes et dans l’ensemble des communes de la Métropole, des visites de diagnostics socio-énergétiques au domicile des personnes. Parallèlement, le barème d’éligibilité de l’aide du Fonds de solidarité pour le logement est passé du seuil du RSA à celui de 1 400 € pour une personne seule, traduisant notre volontarisme. Pour lutter contre la précarité énergétique, l’ambition est donc de proposer des parcours d’accompagnement globaux. Les visites à domicile, quant à elles, proposent aux ménages un diagnostic des modes de consommation de l’eau, du gaz et de l’électricité et un accompagnement social et budgétaire pour lutter contre la précarité énergétique et ses effets. En 2017, le Centre communal d’action sociale de la Ville de Nantes a ainsi accompagné 150 ménages. Poursuivons donc cet effort dans les années à venir avec le doublement des ménages impactés.

L’enjeu de réduction de notre propre empreinte environnementale est également stratégique. Nantes Métropole et la Ville gèrent un patrimoine bâti de plus de 1,3 million de mètres carrés et s’engagent pour en diminuer les émissions de gaz à effet de serre. La baisse de ces émissions s’est accélérée, grâce au raccordement au réseau de chaleur de 17 équipements publics en 2017. Les émissions de CO2 ont été maintenues cette année, malgré l’ouverture d’un nouveau bâtiment, à savoir le musée d’Arts de Nantes, qui représente à lui seul 6 % des consommations du patrimoine des deux collectivités. Dans les années à venir, renforçons donc ces politiques, notamment d’entretien durable de notre patrimoine.

Permettez-moi de souligner, à l’occasion de cette délibération, l’importance de veiller, dans le cadre d’une véritable transition écologique, à la préservation et au développement de notre tissu économique et industriel. En effet, sans outils industriels localisés au plus proche des bassins de population, il n’y a pas de transition énergétique, écologique véritable. Ainsi, le vœu adopté lors du dernier Conseil métropolitain sur l’avenir de la centrale de Cordemais atteste de cette volonté d’allier développement de notre territoire et impératif environnemental, loin des effets de manches et des grands discours du monde macronien. Nous pourrions d’ailleurs développer les contradictions entre les annonces gouvernementales et la réalité, avec les menaces pesant sur notre Grand Port ou encore nos infrastructures de transport en général.

Pour conclure, nous avons plus que jamais besoin d’un nouveau mode de production et de consommation. Une chose est sûre : ce qui doit changer, c’est l’objectif même de la production, dont le moteur actuel est la recherche effrénée de la rentabilité financière. La réussite des « marches pour le climat » montre que les Français ne sont pas dupes. L’urgence climatique et la transition écologique sont trop importantes pour être utilisées comme prétexte à une fiscalité injuste au service des plus riches. Les urgences sociale et climatique sont indissociables. C’est ce qu’ont dit des milliers de « gilets jaunes », rouges ou verts, réunis samedi dernier dans les rues de Nantes, et ce que nous répéterons tant qu’il sera nécessaire pour gagner une réorientation fondamentale des politiques de l’État dans le domaine.

À Nantes, nous avons choisi de mener cette lutte sur ces deux versants : celui de la lutte contre les inégalités et celui de la réponse au défi climatique. Gageons que nos politiques locales pourront inspirer audelà de notre territoire. Social et climat, plus que jamais, il s’agit d’un seul et même combat.

Je vous remercie.