Angers Nantes Opéra : Tribune en réaction aux déclarations de Christelle Morançais, présidente de région

Par Nicolas Dufétel, président de l’ANO, adjoint au maire d’Angers Christophe Béchu (Horizons) et Aymeric Seassau, vice-président de l’ANO, adjoint PCF à la maire de Nantes Johanna Rolland (PS), extraits :

« Adjoints à la culture des maires de Nantes et d’Angers aux orientations politiques différentes, nous prenons la parole ensemble aujourd’hui pour dire notre inquiétude face à une situation qui pourrait affecter durablement la vie culturelle, mais aussi pour transmettre un message de confiance aux actrices et acteurs culturels dont l’activité est si essentielle à toute société démocratique.(...)

Voilà que les exercices budgétaires en cours, au niveau national comme au niveau local, font peser des menaces sérieuses, notamment sur l’orchestre et sur l’opéra.(...)

Nous ne nous y résignons pas. Nous espérons même qu’elles seront contenues.
À court terme, c’est l’accès à ces lieux pour nos milliers de jeunes, nos collégiens, nos lycéens qui est menacé, tout comme le rayonnement culturel de ces établissements sur un grand nombre de territoires au-delà de nos métropoles.
À moyen terme, c’est mettre en danger la possibilité pour un public de tous âges et de tous milieux de se retrouver pour vivre ensemble des émotions artistiques, exigeantes et populaires à la fois.(...)

Conscients de la nécessité d’interroger les modèles et de les faire évoluer dans un monde en changement, nous pensons aussi qu’il ne faut pas briser les digues, mais plutôt les aménager et garder le sens des politiques publiques vitales pour les arts et les lettres, afin de ne pas « tarir les sources mêmes de la vie publique », comme le dit Victor Hugo. (…)

Nous savons combien les arts et la culture font grandir la pensée, combien ils ont plus que jamais besoin du soutien de l’ensemble des pouvoirs publics comme de l’ensemble des partenaires privés, combien ils structurent et mettent en récit nos territoires à l’évocation de la Loire qui nomme nos départements et notre région.(...)

L’équilibre précaire sur lequel repose toute la chaîne économique et humaine de la culture dans notre région est à ce prix. »