Depuis quelques mois, les alertes se multiplient dans la presse sur la qualité de l’eau potable, notamment sur la présence de polluants dits éternels et de l’acide trifluoroacétique (TFA) qui fait partie de cette famille. Robin Salecroix, vice-président de Nantes Métropole en charge de l’eau et de l’assainissement, répond aux interrogations le 31 janvier 2025 en conseil municipal de Nantes. Ci-dessous, les extraits de son intervention sur le sujet.
« Pour répondre à cette question éminemment importante de la qualité de l’eau, permettez-moi de souligner trois points. Tout d’abord, rappelons que l’eau est le produit de consommation courant le plus contrôlé du pays. À titre d’exemple, à l’échelle de notre métropole, plus de 3000 analyses sont effectuées par an sur la ressource, 300 paramètres sont analysés, et nous avons un taux de conformité de 100 % sur l’eau que nous délivrons 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 à nos concitoyens.
Ensuite, vous soulignez le sujet de la présence des PFAS dans la ressource en eau[...] Nous sommes très attentifs à ce sujet. Les analyses, dévoilées notamment dans la presse[...] révèlent la présence de 3 microgrammes par litre en eau brute, notamment en Loire, alors que les autorités sanitaires nous donnent des valeurs indicatives à ne pas dépasser de 60 microgrammes par litre[...]
Bien qu’en deçà des valeurs indicatives, nous sommes en lien étroit avec les autorités sanitaires et sommes attentifs à toute évolution de la réglementation notamment si les seuils devaient être revus à la baisse. Nous avons commandé des analyses propres de la part de Nantes Métropole pour ce mois de février. Les laboratoires en capacité d’analyser cette molécule viennent tout juste d’être habilités, il y a quelques semaines.
Plus globalement, cela pose la question de la qualité de la ressource en eau à l’échelle du pays et de l’impact des activités humaines. Les TFA sont utilisés notamment dans l’agriculture comme herbicide pour un volume d’environ 400 tonnes par an. Cela pose la question de l’accompagnement des professionnels vers des pratiques plus vertueuses. Il ne faut pas opposer les enjeux de santé publique et sanitaires à la nécessité de la souveraineté alimentaire de notre pays, qui importe près d’un légume sur deux qu’elle consomme. Cela soulève également la question de la protection des aires de captage, que nous, élus de toutes obédiences, réclamons pour préserver ces zones de tout usage de produits phytosanitaires[...]
Cela soulève également la question du financement des politiques publiques de l’eau et de l’assainissement, au cœur de nombreuses réformes. Aujourd’hui, ce sont les usagers particuliers qui contribuent largement au financement de ces politiques. La contribution des entreprises évoluant dans le domaine phytosanitaire, pharmaceutique ou cosmétique, à la source de la production de ces molécules, est un sujet qu’il faudra continuer de poser[...] Mon message est donc triple ; confiance dans la qualité de l’eau distribuée, vigilance et action quant aux mutations à opérer pour préserver notre bien commun. »