Le 18 mars, Emmanuel Macron lançait l’opération « Place nette XXL », véritable campagne de lutte contre le narcotrafic sur le territoire national. Pour ce faire, de très nombreux fonctionnaires (police nationale, gendarmerie, douanes, police municipale…) ont été mobilisés.
Un mois plus tard, l’exécutif dressait un bilan pétri d’autosatisfaction et de nombres divers : neuf opérations antidrogues pour 3 814 interpellations, 599 personnes déférées devant un juge, 260 comparutions immédiates, 186 mandats de dépôt, 83 ouvertures d’informations, plus de 500 armes saisies, quatre tonnes de drogues et 20 millions d’euros d’argent frais.
En Loire-Atlantique, les opérations ont permis le contrôle de 6484 personnes, 301 interpellations, 19 saisie d’armes, 620 infractions relevées, 320 amendes forfaitaires délictuelles, la saisie de 54 616 € et de 11 kilos de stupéfiants. Par ailleurs, le déploiement des forces de l’ordre dans le département a donné lieu à des opérations annexes, en direction des pêcheurs de civelles, des amateurs de rodéos urbains ou encore des contrôles dans les camps des gens du voyage…
Tout en reconnaissant la nécessité de réagir face aux réseaux toujours plus structurés et dangereux comme en témoigne la multiplication des fusillades à travers le pays et dont les habitantes et habitants des quartiers populaires sont les premières victimes, le Parti communiste fait part de ses réserves : « Pour autant nous restons lucides à l’image de nombreuses organisations professionnelles du secteur qui déplorent le risque de voir dans ces opérations des coups de com’ au vu du sous-dimensionnement structurel des unités d’investigation, affaiblies elles-mêmes dans leur organisation et spécificités avec la mise en œuvre de la réforme de la Police Judiciaire.
Les communistes souhaitent voir l’effort pour plus de sécurité et tranquillité s’inscrire dans la durée et dans une nécessaire cohérence. Cela passera, selon nous, par un renforcement pérenne de l’ensemble de la chaîne de la sécurité, donc des recrutements pour reconstituer une véritable police de proximité, par une meilleure réponse pénale et judiciaire avec moyens humains à la hauteur des enjeux, le réinvestissement dans les services des douanes, un effort concentré sur le haut du spectre des trafiquants ou encore par un moratoire de la réforme de la PJ.
C’est tout le sens des exigences formulées à de nombreuses reprises par les communistes et leurs élus à l’image de l’appel de Marseille décliné encore récemment à Nîmes et qui est appelé à s’élargir*. »
*voir NLA n° 1072