Déclaration de Gilles Bontemps concernant le référendum sur le transfert de Nantes Atlantique

Je tiens à m'exprimer, en tant que président de l'ADECR44 et ancien Vice-Président de la Région Pays de la Loire aux infrastructures et aux transports au sujet du projet de référendum sur le transfert de l'aéroport Nantes-Atlantique. 

Après des mois de silence, laissant les populations et leurs élus dans l'attente d'un calendrier des travaux, le président de la république a décidé d'un référendum localisé d'ici octobre. En cela il remet en cause l'engagement pris avec les collectivités territoriales qui ont répondu présentes à la demande de l’Etat pour la réalisation d'un équipement d'intérêt public.

La voix des citoyens qui se sont exprimés pour élire leurs représentants à l’occasion de nombreux scrutins en toute connaissance de cause se trouve bafouée. C’est une nouvelle illustration du mépris du président de la république et du gouvernement pour le grand ouest et ses populations. Cela s’illustre à travers la frilosité de ces derniers pour les outils de développement qui doivent permettre au territoire de développer l’emploi et appréhender l’avenir dans les meilleures conditions. On le voit avec l’A831, l’Aéroport ou le Grand Port Maritime. L’ensemble des dispositifs de concertation démocratique, du grand débat public de 2003 jusqu’aux instances complémentaires mises en place par le gouvernement Ayrault avec la commission du dialogue ou encore les nombreux rendus de justice sont tout autant méprisés.

Pourtant, dans le même temps, pour appliquer ses politiques d'austérité, pour mettre en œuvre des réformes porteuses de régressions démocratiques, sociales ou économiques le gouvernement n’organise ni référendum, ni concertation populaire. Ce fut le cas  il s’est agit de déstructurer les régions ou d’enlever les moyens aux collectivités territoriales du développement de leur territoire avec la réduction des dotations.

Et pourquoi pas un referendum sur le « Grand Paris », sur le « Grand Stade » à Lyon ou sur le développement des énergies renouvelables ? De même, sont méprisées les populations qui depuis des années vivent dans les communes limitrophes de Notre Dame des Landes dans une situation de non droit et de territoire occupé. 

Cette pratique de la politique de couloirs qui troque le développement des territoires contre un élargissement hypothétique de sa base électorale est scandaleuse et risque de créer un précédent. Avec 10,6 % de chômage, une austérité qui perdure, des besoins sociaux grandissants, la contestation de projets de développement en cours va se trouver renforcée non par des arguments fondés mais par une exploitation politicienne de la situation.

Au même titre que les collectivités qui participent au financement de ce projet ont exigé et obtenu de l’Etat d’être associées à l’écriture du cahier des charges pour l’appel d’offres du nouvel aéroport, elles doivent aujourd’hui être associées au contenu du référendum et au périmètre de la consultation. 

Nous sommes dans un territoire dynamique qui doit trouver des réponses en termes d’infrastructures et d'aménagement du territoire pour conforter l'emploi et la qualité de vie des habitants. Ce projet est indispensable à notre avenir !

Gilles BONTEMPS
Président de l'Association Départementale des Elus Communistes et Républicains de Loire-Atlantique